La moto dans poche, c'est fait. On fait quoi maintenant ?

Etant d'un naturel organisé et prévoyant (si on peut encore parler de "naturel", ceux qui me connaissent témoigneront), je m'attaque aux préparatifs concrets du voyage. J'ai de vagues idées d'itinéraires en tête, ai zieuté des cartes, des blogs de voyage (à moto, à vélo, à pied, en voiture), une vague idée du budget, dont le principal poste (si l'on fait abstraction de la moto achetée compulsivement, ahem...) est le ferry. Heu non, l'hébergement sur place. La bouffe aussi. L'alcool (parce que c'est pas parce qu'on va en chier en terres hostiles qu'on a pas le droit de se mettre un godet derrière la cravate, au contraire même !). Bref, tout est cher, et mon comptable me l'affirme.

On dit bonjour à M. le comptable ! Et on lui dit d'arrêter de sourire bêtement devant son ordi éteint !

Au programme :
En tout, 6 semaines de voyage entre mi-juillet et fin-août, 10 000km de routes et de pistes à travers 7 pays, 2 traversées en ferry...!
Pour aller chez les Vikings, départ de Paris, puis, après un détour par la Suisse avec des amis, traversée de l'Allemagne et du Danemark pour aller chercher le ferry à Hirtshals (tout au bout du bout du nord !). 2 jours et 2 nuits plus tard, arrivée en Islande à Seyðisfjörður (à l'est de l'île). Traversée en cabines de 6 couchettes, on n'oubliera pas les boules quies...

4 semaines sur place, un grand tour dans le sens anti-horaire. En fait non pas vraiment, pas un tour d'un seul coup. Je tourne dans l'est pendant 1 semaine, puis mon père me rejoint en VanVan (oui, en 125). Ca semble complètement barré : on adore !!! Hyper enthousiastes sur "traverser terres et océans en 125 avec son fils", on va se rendre compte par la suite que niveau bagages notamment, ça va être compliqué =) Je ne parle même pas du trajet France - Danemark en 125, mais chacun ses problèmes !
Donc mon père me rejoint pour 3 semaines. En passant par Reykjavik, on récupère Edouard (mon copain), et on termine la boucle jusqu'à Seyðisfjörður, après être passés dans volcans, glaciers, fjords, boue, pluie, poussière, crasse et odeurs d’œufs pourris.
Suivra une traversée retour entre mon papa et moi, avec une halte de 3 jours aux Îles Féroé. Outre la possibilité d'aller tuer des bébés dauphins sur la plage pour se détendre, ça nous permettra une redescente en douceur avant retour sur le continent. Re-ferry (2 nuits, 2 jours), puis Danemark, Allemagne, Belgique, France.

Pour l'hébergement, on alternera entre bivouac / camping et maisons d'hôtes / auberges (genre 2 pour 1). Les hébergements en dur sont bookés depuis quelques temps (il y en a peu, et ils sont du coup vite complets). Pour les camping, pas de réservation nécessaire !

En revanche ça, c'est réservé =)

Et la moto du coup ? (un peu de mécanique)

Rappelez-vous, au dernier épisode, je suis parti acheter à Lyon une Africa Twin âgée de 23 ans sur un petit coup de tête... N'ayant que quelques éléments de son passé côté mécanique, je l'emmène chez mon garagiste pour une révision totale. Au programme, vidange de l'huile moteur, vidange de la fourche, remplacement des liquides de refroidissement et de freins, remplacement de la chaîne (étrangement, couronne et pignon sont neufs, mais la chaîne quasi en bout de course), remplacement du câble d'embrayage qui s'éffilochait dangereusement, réglage des soupapes, check des carbus...

Heuu ouai d'accord..

La suite des préparatifs ?

Pour la moto, je suis quasi-bon : je commanderai un train de pneus trail en juin (les actuels peuvent encore servir), je pense tester les Mitas E07. Ca me permettra accessoirement, outre avoir un look baroudeur (si les bagages partout et un type tout crade dessus ne suffisaient pas), de pouvoir passer sur routes, pistes, passages à gués. Bref, des pneus trail quoi.

Je vous présente le destrier !

Après, y'a l'étape des bagages... et la mission que consiste à faire tenir les affaires de 2 motos et 3 personnes sur une Africa Twin et un Vanvan, le tout pour plus d'un mois de périple ! Je vous laisse imaginer le bordel, pendant que je case mes caleçons dans les emplacements libres de la moto, c'est à dire dans les recoins des carters moteur.

Ah, j'allais oublier l'anecdote de la honte...

En chemin vers mon garagiste pour récupérer un câble d'embrayage (la moto était donc révisée fraichement, et moi content, à sourire bêtement), en ligne droite, entrée d'un village, le moteur se coupe, et plus rien. Impossible de démarrer, je suis à 5km du garage, raahhhh, la poisse !! Je réfléchis à à peu près tout (j'insiste sur le "à peu près"), j'appelle le garagiste qui me dit que j'ai pas de chance, que les carbus seraient encrassés (il écoute le bruit de la moto qui ne démarre pas à travers le téléphone), mais que c'est étrange car il les avait nettoyés, que j'ai du aspirer le fond du réservoir et les merdes avec.
Je suis là au bord de la route à pester contre tout, à imaginer tous les scénarios possibles quant au voyage et son devenir ("Je vais faire quoi si la moto me claque entre les doigts comme ça d'ici le voyage ?! Et si elle est en rade totale ! Faudra trouver une autre moto ! Rah ça va me couter une blinde !!". Oui oui, j'étais un peu fou). Puis, une lueur surgit.

Oui, il fallait tourner le robinet d'essence et le passer sur la réserve. Je n'avais tout simplement plus d'essence.

Bon, ça promet pour la suite, non ? =)